Alignements, balustrades, perspectives

Les grandes allées du domaine, bordées d’alignement d’arbres, comme les larges terrasses entrecoupées d’escaliers, offrent aux peintres l’opportunité de mettre en valeur lignes de fuites et construction de perspectives dans leurs compositions.

La monumentalité de ces espaces, leurs vastes premiers plans désertés, leurs tonalités automnales aux teintes sourdes, leurs ciels pâles, témoignent d’une vision mélancolique du paysage.

Dans ce corpus d’œuvres, la toile d’Henri Rousseau détonne largement avec ses couleurs crues, son ciel de porcelaine bleue, ou ses arbres, tous de la même taille, dont les feuilles, peintes avec minutie, se détachent une à une, du premier jusqu’au dernier plan, comme dans un décor de théâtre en carton-pâte.

Le caractère irréel de la composition est partiellement dû à la méthode du peintre autodidacte, qui n’a sans doute jamais posé son chevalet à Saint-Cloud car il ne travaillait pas sur le motif mais à partir d’illustrations.

La présence, à l’arrière-plan, de la silhouette de la lanterne de Démosthène, détruite pendant la guerre de 1870, confirme d’ailleurs l’utilisation d’une estampe comme source de l’image.