Art & Architecture
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Découvrez l'histoire de la représentation des ruines du château de Saint-Cloud.
Moins de trois mois après la signature à Saint-Cloud, par Napoléon III, de la déclaration de guerre à la Prusse, le palais, occupé par les soldats de l’armée prussienne, disparaît dans les flammes en octobre 1870.
Après la signature de l’armistice le 28 janvier 1871 et le départ des troupes allemandes, la population regagne progressivement la ville et découvre les ruines du château, qui constituent bientôt un lieu de pèlerinage, à la fois souvenir du désastre militaire et symbole de l’empire déchu. Pendant près de vingt ans, les vestiges du palais deviennent un sujet de représentation pour les peintres et dessinateurs.
Ils documentent ainsi l’évolution des lieux, de l’occupation militaire par les troupes versaillaises, en passant par le retour de la promenade dominicale sur la terrasse de l’Orangerie, dans un décor mêlant ruines et arbres morts, jusqu’à la vue de la façade sud, abritée derrière des palissades, plus de dix-sept ans après l’incendie, sans plus aucun espoir de reconstruction.
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Dès 1871, les ruines du palais de Saint-Cloud sont un lieu touristique, que les Parisiens visitent en nombre, curieux de se confronter aux stigmates de la destruction.
Ainsi Théophile Gautier, qui se rend à Saint-Cloud en mars 1871, note-t-il : "On pénètre dans le palais par le vestibule ouvert à tous les vents, obstrué de décombres, de poutres carbonisées, de ferrailles descellées et tordues, de fragments de marbre, et l’on découvre par l’effondrement des planchers, les distributions intérieures, comme dans les coupes des plans d’architecture". À la représentation documentaire des vestiges, les artistes substituent bientôt une fascination pour la lente dégradation de l’architecture envahie par la nature.
La disparition de la demeure des rois sous une végétation proliférante fait naître des œuvres empreintes de mélancolie. Alexandre Dubois de la Rue offre ainsi une vision romantique, et largement réinventée, des ruines du château semblant s’enfoncer et se dissoudre de manière inexorable dans la verdure.
CCO Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris