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Un belvédère sur le panorama urbain

Découvrez la vision des peintres modernes sur le domaine national de Saint-Cloud.

Un belvédère sur le panorama urbain

En 1892, le démantèlement des ruines du palais ouvre un nouveau panorama sur Paris, désormais visible depuis les terrasses, le long de la grande perspective est-ouest.

Les artistes s’emparent de cette nouvelle vue, qui produit un contraste saisissant entre les parterres du jardin à la française et l’espace urbain, toujours plus dense, où s’élèvent les nouveaux emblèmes de la ville moderne et industrielle, tels que les alignements d’immeubles, les cheminées d’usines ou la tour Eiffel.

C’est cette dernière qu’Henri Heun figure en majesté, au centre de son aquarelle, derrière les panaches de fumée des usines de Billancourt et les frondaisons du rond de la Balustrade au premier plan.

Raoul Dufy offre en 1919 une vision très colorée et graphique, où les éléments constitutifs du jardin, statues, vases ou balustrades, sont réduits à des signes schématiques. La toile suscite l’incompréhension du Figaro artistique en 1923 : "(...) une Terrasse de Saint-Cloud – sans l’étiquette, nous ne nous en serions jamais doutés ! – où sur un ciel de plâtre mal gâché, des salissures noires figurent des fumées d’usine, les statues des nymphes faites de boîtes vides posées les unes sur les autres et les arbres découpés dans des morceaux de tôle verte (...)". L’artiste réalise encore au moins deux autres variations du panorama de Saint-Cloud, signe du succès de ce type de compositions, éminemment décoratives et séduisantes. 

Raoul Ernest Joseph Dufy, Le Parc de Saint-Cloud, 1919

Ville de Grenoble / Musée de Grenoble - J.L. Lacroix

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