Art & Architecture
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Découvrez les différentes activités du domaine national de Saint-Cloud immortalisées par les peintres.
Avec son kiosque à musique, ses chalets, ses terrasses de café et ses bals, le parc de Saint-Cloud redevient, après la guerre de 1870, un lieu de promenade très prisé des Parisiens. Les beaux jours venus, ils s’y pressent en bateau, en calèche ou en train.
Cartes postales et guides touristiques témoignent de cet engouement pour les déjeuners sur l’herbe, les jeux de plein air ou le spectacle des jeux d’eau. Les artistes s’intéressent à ces divertissements populaires, représentant le repos dominical des familles endimanchées, dans le décor monumental et grandiose des jardins d’André Le Nôtre.
Le jeune peintre Gaston La Touche, qui est né et qui vit à Saint-Cloud, choisit ainsi un cadrage inattendu pour représenter la Grande Cascade, reléguée à l’arrière-plan et dissimulée par la végétation. Il met en exergue un soldat en uniforme, une petite fille et une femme du peuple coiffée d’un bonnet blanc. Prosaïquement étendus dans l’herbe avec leurs habits contemporains, ils prennent la place des dieux et des nymphes de pierre qui les surplombent
Reproduction Pascal Lemaître / CMN
Proche des milieux anarchistes et libertaires, Maximilien Luce s’attache lui aussi à mettre en valeur ces corps prolétaires fatigués, profitant d’un repos bien mérité dans les prairies du domaine.
Le Bas-Parc, en bordure de Seine, est traditionnellement dévolu aux fêtes et aux divertissements. À la fin du 19e siècle, il accueille un kiosque à balances, des chalets vendant cartes postales, jouets, "articles de Paris", gaufres ou rafraîchissements, un théâtre de guignol, un tir, des jeux de boules, un manège de chevaux de bois et même des montagnes russes.
Le lieu a tout pour intéresser les peintres impressionnistes, qui fréquentent assidûment les berges de la Seine pour exalter sur leurs toiles les loisirs de plein air de leurs contemporains.
Auguste Renoir nous fait ainsi partager la promenade, à l’ombre des grands arbres du Bas-Parc, de visiteurs élégants en costume d’été, qui baignent dans une ambiance bleutée, parsemée de tâches de lumière. Dans le lointain, se devinent la Seine et le pont de Saint-Cloud. À l’arrière-plan, des clients, dont les silhouettes sont juste esquissées, se pressent au comptoir d’un chalet. La touche vibrante et allusive, la simplification des figures, les couleurs pastel et la dissolution générale des formes contribuent au rendu sensoriel d’un après-midi ensoleillé d’été.
Emile-Antoine Guillier cherche lui aussi à faire ressentir au spectateur la vitesse, l’énergie et la joie des manèges et balançoires de la fête foraine. Le traitement flou des personnages, des effets d’eau de la cascade et des masses végétales contraste ainsi avec la dynamique des diagonales qui structurent sa composition.
INHA Bilbiothèque H. Doucet