Art & Architecture
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Découvrez la représentation du domaine national de Saint-Cloud par Kandinsky ou Hopper !
En 1902, Gabriele Münter s’inscrit aux cours de l’école de peinture d’avant-garde Phalanx à Munich, dont Vassily Kandinsky est le directeur. Elle devient bientôt sa compagne. Entre 1904 et 1908, les deux artistes voyagent en Tunisie, en Italie, en Suisse... De 1906 à 1907, ils séjournent à Paris, où affluent les représentants des avant-gardes du monde entier.
De leurs visites d’expositions et de galeries, ils retiennent l’influence des peintres fauves et post-impressionnistes. Résidant à Sèvres, ils se rendent régulièrement dans le domaine de Saint-Cloud pour y peindre sur le motif et réaliser des études de travail.
Ils utilisent des boîtes à pouce, qui permettent de transporter les tubes de peinture et d’utiliser le couvercle comme support, pour réaliser de petits tableaux d’une trentaine de centimètres. Les deux artistes disposent leurs chevalets côte à côte et représentent les mêmes motifs en parallèle.
Empâtements, touches de couleurs vives appliquées au couteau et forts contrastes entre ombre et lumière sont caractéristiques de leurs œuvres à cette période.
CMN/DNSC
Pendant son séjour parisien, en marge de ses séances de peinture en plein-air, Gabriele Münter approfondit sa formation en suivant des cours à l’Académie de la Grande Chaumière. Elle dessine également énormément et reprend la pratique de la gravure sur bois, qu’elle a apprise en 1903 à Munich.
L’estampe connaît alors un grand renouveau et suscite l’intérêt des artistes, qui s’inspirent des xylographies populaires et des modèles médiévaux, dont ils retiennent la simplification des formes, les traits noirs et épais qui cernent les figures et les larges aplats de couleur.
Cette esthétique est particulièrement adaptée à la représentation des grandes masses végétales du parc à la française, aux formes géométriques des bassins, des piédestaux et des pavillons, ou aux reflets des miroirs d’eau.
Le dessin à la craie de Gabriele Münter, qui représente une partie de l’esplanade des 24 Jets a servi d’étude préalable à la création d’une estampe déclinée en différentes versions colorées, dans le même esprit que la gravure sur bois réalisée par Vassily Kandinsky.
CMN/DNSC
Né dans l’état de New York, Edward Hopper est issu d’un milieu modeste et a reçu une éducation baptiste. Entré à la New York School of Art en 1900, il complète ensuite sa formation par un voyage en Europe.
En 1906, âgé de 24 ans, il s’installe à Paris, où il s’intéresse aux toiles de Gustave Courbet, d’Édouard Manet et des impressionnistes, dont il retient le travail en plein air. Ses arbres au soleil font écho à leurs recherches sur la représentation des vibrations de la lumière selon le moment de la journée.
Il découvre aussi les œuvres du photographe Eugène Atget, dont les vues du parc de Saint-Cloud, aux cadrages asymétriques et aux espaces désertés, vont avoir une influence décisive sur sa pratique picturale. Les formes géométriques simples des jardins à la française, les larges aplats de couleur des glacis de gazon et les lignes architecturales des balustrades et des escaliers, qui structurent le paysage, vont aider l’artiste à créer un vocabulaire stylistique propre, qui irriguera toute son œuvre.
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