Les jeux de plein air du prince impérial

Le commandant Schneider, régisseur du palais de Saint-Cloud sous le Second Empire, nous parle dans ses mémoires du Prince Impérial, fils de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Il nous explique que dans le Petit-Parc, au niveau des Trois Bouillons, des aménagements pour la récréation du Prince avaient été réalisés : « Il y avait un portique muni de tous ses agrès, un tir au pigeon, à l’arbalète et à l’arc, et un petit chemin de fer miniature qui mérite d’être mentionné. »

Les agrès furent notamment le lieu d’un accident que Schneider raconte dans ses mémoires : le Prince, se balançant sur son trapèze, voulut montrer son adresse à sa mère qui passait et tomba sur la tête en s’évanouissant. Heureusement, le sang-froid de sa mère, qui courut chercher le docteur, permit au Prince de se remettre.

En ce qui concerne le petit train, l’installation est décrite ainsi par le Comte Fleury : « La voie affectait la forme d’un 8 ayant environ 6 mètres de diamètre et comportait tout ce qui constitue une ligne bien établie ; gare à voyageurs et à marchandises, viaduc, aiguillage, signaux, etc. Le train construit sur le modèle du train impérial se composait d’une locomotive mue par un fort ressort, d’un salon, d’une salle à manger et d’une chambre à coucher capitonnée en satin blanc. » 

Ce circuit est connu par une gravure de Pierre Eugène Grandsire, parue en 1869 dans le Monde illustré et légendée « Modèle du chemin de fer construit pour le prince impérial dans le parc de Saint-Cloud, d’après une photographie de M. Michelez ». Les photographies du tapis vert des Trois Bouillons du commandant Schneider, régisseur du palais, montrent en effet le circuit et ses différents éléments. Une dernière gravure, illustrant l’occupation prussienne, représente plusieurs soldats à côté du modèle réduit de la gare.