Restauration et entretien du décor sculpté

Chaque printemps, vous remarquez peut-être les bâches qui recouvrent les statues du domaine national de Saint-Cloud pendant la campagne annuelle d’entretien des œuvres. Soulevez le voile pour découvrir le travail discret mais indispensable des restaurateurs du patrimoine sculpté des jardins…

Les coulisses des restaurations

Un diagnostic précis

En 2010, la statue de Neptune, placée face aux bassins des 24 Jets, a commencé à présenter d’inquiétants signes de faiblesse, notamment le bras droit portant un dauphin, qui menaçait de chuter. Cette alerte a entraîné non seulement une intervention immédiate de consolidation de l’œuvre, mais aussi la réalisation d’un constat d’état de l’ensemble des statues, groupes et vases du domaine.

Les altérations observées sont de plusieurs types. Des cassures ou des fissures fragilisent les œuvres. L’usure ou les chocs provoquent des pertes de matière. La colonisation par des algues, des lichens ou des mousses entraîne des tâches colorées en surface. La pollution favorise quant à elle l’apparition de dépôts et de croûtes noires.

L’étude a permis d’évaluer le degré d’urgence et les priorités d’intervention selon l’état des statues. Elle a aussi défini les traitements adaptés à la grande diversité des matériaux mis en œuvre. Vous pouvez en effet trouver dans le parc des sculptures en marbre, en pierre calcaire, en bronze, en ciment ou, plus surprenant, en céramique !

Les campagnes de restauration

En une dizaine d’années, une campagne de mécénat, baptisée « Adoptez une statue », a permis de restaurer 25 statues ou groupes sculptés et 9 vases.

Initiée en 2010 avec les statues de Neptune et d’Apollon, la campagne de restauration s’est poursuivie avec les autres statues-termes de dieux antiques, commandées par Napoléon III pour les 24 Jets. Elle s’est achevée, de manière spectaculaire, cinq ans plus tard avec le remontage de la statue de Cérès, renversée et brisée en trois morceaux principaux (tête, corps et gaine) lors d’un accident en 2007.

Au fil des années, la totalité des ensemble décoratifs du domaine a été traitée. La consolidation et le nettoyage des piédestaux a fait partie intégrante des différentes interventions. A l’issue des travaux, des cartels informatifs sont installés devant chaque œuvre.

Le jeune guerrier blessé, avant et après intervention
Séverine Drigeard

L’entretien des œuvres

Depuis 2012, une campagne de nettoyage annuelle permet d’entretenir les statues après leur restauration. Le brossage et un nettoyage doux des surfaces à l’eau constituent la base des interventions. Réalisée au cas par cas, la pulvérisation de produit biocide contribue à stopper la recolonisation biologique.

L’inscription de graffitis ou la réalisation de dessins au feutre détériorent régulièrement les œuvres. Ce suivi permet également de rétablir leur intégrité et d’effacer les traces de vandalisme.

La présence d’un échafaudage offre enfin l’occasion d’accéder à des zones habituellement inaccessibles, pour les observer attentivement et documenter l’évolution de l’état des sculptures sur le long terme.