Alexis Simon Belle (1674-1734), Portrait d’Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d’Orléans (1704-1726). Huile sur toile, 157 x 124 cm. Musée historique de Saint Cloud, château de Saint Cloud © Jean-Luc Paillé / Centre des monuments nationaux
Les Orléans estimant que l’héritier présomptif de Louis XV, s’il venait à mourir, serait le duc d'Orléans - fils du feu Régent - Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden est choisie pour devenir l’épouse du duc Louis d’Orléans (1703-1752), cousin du roi de France Louis XV. Les seuls avantages de la princesse sont d’être la fille légitime d’un prince régnant catholique. Au cours de la brève période de leur mariage, les époux se montrent très attachés l’un à l’autre et résident principalement au Château de Saint-Cloud.
Élève de François de Troy, Alexis-Simon Belle appartient à la génération des peintres qui suivent les trois grands maîtres du portrait, à savoir son maitre, Nicolas de Largillierre et Hyacinthe Rigaud. Il remporte le Grand Prix de l’Académie royale en 1700, mais choisit de renoncer à son séjour à Rome et à la peinture d’histoire, pour choisir de se spécialiser dans le genre du portrait, non seulement en vogue, mais aussi financièrement intéressant.
Le peintre est reçu à l’Académie en 1703, puis devient peintre de la cour du roi d’Angleterre déchu, Jacques III Stuart, en exil à Saint-Germain en Laye. En effet, son ancien maître, François de Troy, l’appelle à ses côtés afin de pouvoir exécuter les peintures qui lui était commandées. Par la suite, il se voit confier des commandes de la cour à Versailles ou de Stanislas Leszczynski.
D’un point de vue stylistique, Belle conserve les grands principes posés par ses célèbres ainés, bien qu’il en tempère les effets, aussi bien dans les draperies, moins aériennes que celles de Rigaud, ou son coloris, moins sophistiqué que celui de Largillierre. Cette mesure, ce caractère sobre et distant, est sans doute hérité de sa formation auprès de François de Troy. Dans le portrait d’Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d’Orléans, la pose est extrêmement figée, répondant aux codes des portraits royaux, à l’image du portrait de Marie Leszczynska et du Dauphin, conservé au château de Versailles. Cependant, le visage est peu idéalisé : si le teint est celui éclatant d’une jeune fille, le nez bossé ainsi que le dessous du menton tombant montre que le souci de vraisemblance est présent. Ce compromis séduit probablement le commanditaire. Plusieurs copies de ce portrait d’Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden ont été exécutées par Alexis Simon Belle, comme en atteste les portraits passés en vente publique (vente Christie's, Royaume-Uni, 12.07.2021 et vente Drouot, Paris, 23.06.2003).
Alexis Simon Belle (1674-1734), Portrait d'Augusta Marie Jeanne de Baden-Baden, duchesse d'Orléans. Huile sur toile, 146 x 113 cm. Vente Drouot-Richelieu, Paris, 23.06.2003 et vente Christie’s, Royaume-Uni, 06. 2021 © Artprice
Alexis Simon Belle (1674-1734), Marie Leszczynska (1703-1768), reine de France et le Dauphin Louis (1729-1765), 1730. Huile sur toile, 159 x 122 cm. Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard